Lundi, François Hollande et Mario Monti ont affiché leur accord pour la construction de la LGV entre Lyon et Turin, dont le montant atteint... 26 milliards d'euros.
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Lyon-Turin: la LGV de la discorde
TRANSPORTS. Le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin pourrait coûter 11 milliards d'euros au contribuable français. François Hollande l'a pourtant validé malgré les nombreuses réserves de la Cour des comptes. Le coût du projet de Ligne à grande vitesse Lyon-Turin est estimé aujourd'hui à près de 25 milliards d'euros. Il a été doublé depuis 2001.
[Express Yourself]. Pour rappeler les faits, le projet de la LGV Lyon - Turin a été initié au début des années 90 par François Mitterrand et son premier ministre, Michel Rocard qui ont lancé les premières phases de consultation. Le 16 janvier 2012, l'enquête publique est ouverte dans les communes concernées par le tracé.
Mais entre 1990 et 2012, l'importance du trafic entre Lyon et Turin a été revue à la baisse. Malgré l'avis positif de la Commission d'Enquête sur le fond et sur l'utilité de développer le fret ferroviaire, cette dernière émet malgré tout des réserves sur le tracé retenu et l'importance des travaux au regard de son impact sur l'environnement.
La baisse du budget européen a amputé le projet de lignes "connecting europe" d'environ 30% de son montant. Or, sans l'UE, "la LGV n'est pas faisable". La cour des comptes semble d'ailleurs valider ces critiques, affirmant que "des incertitudes subsistent sur le niveau du concours de l'Union européenne pour la phase de travaux".
Le coût du projet qui est estimé aujourd'hui à près de 25 milliards d'euros a été doublé depuis 2001 (12 milliards d'euros). En cause, l'augmentation des coûts prévisionnels du programme d'étude et de travaux préliminaires initialement estimés à 320 millions d'euros et qui a été porté à 534 millions d'euros dès le mois de mars 2002 (Gouvernement Jospin). Le changement de tracé a également généré un coût supplémentaire des travaux de 10 milliards d'euros.
Les critiques de la Cour des comptes
D'autres projets moins coûteux et plus respectueux de l'environnement ont été volontairement écartés et la Cour des Comptes, dans un document adressé au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault le 1er Août 2012, souligne :
Un pilotage insuffisant du projet.
Des coûts prévisionnels en forte augmentation.
Des prévisions de trafic revues à la baisse
Une faible rentabilité socio-économique.
Un financement non défini et incertain.
Et conclut sur ses réserves, que l'alternative à l'amélioration et à la modernisation de la ligne existante doit être étudiée pour un coût divisé par 3.
Malgré cela, et sans tenir compte de cet avis, Hollande a validé le projet en l'état engageant le financement de l'Etat Français à hauteur de 42,1%, soit près de 11 milliards d'euros, à trouver dans les poches du contribuable.